• Textes

     

    – C –

    Textes non retravaillés: 

    Comme un air de regret (13 septembre 2015) 

     

    – H –

    Textes non retravaillés:

    Humanité (2 octobre 2015) 

     

    – L –

    L'insecte (14 février 2015) 

    Textes non retravaillés:

    Lucidité (30 août 2015)

    Lâcheté (10 septembre 2015)

     

     

     

     

  • Le soleil brûle ma peau blanche, fragile. Je transpire sous sa chaleur étouffante. Mes cheveux sont trempés, et j’exhale une odeur forte de transpiration. Le sable crise sous mes pas, doucement. Quelques mouettes chantent, au loin. Mais il n'y a personne; pas un humain à l'horizon. Je ne vois aucun de ces corps affreux, aucun de ses êtres manipulateurs et vicieux. Il n'y a plus leurs mensonges, leurs sourires de façade, leurs tiraillements intérieurs, la méchanceté qu'ils ne savent réprimer. Non, les pantins ne sont plus là. Il n'y avait plus que le sable, le soleil, la mer et moi. Pourtant je ne me sens pas soulagée.

    La falaise approche, enfin. Je m'y assois, les pieds au-dessus de quelques mètres de vide, et je lève la tête vers le ciel. Et je repense à tout ces monstres, un par un, pour une dernière fois.

    Je revois ceux qui m'ont dit qu'ils m'aimaient, à de multiples reprises. De si nombreuses fois que c'en était une habitude. Dans leur bouche, ces mots ne voulaient plus rien dire. Ils prenaient tant de sens qu'un simple "Bonjour", marmonné du bout des lèvres, le regard vide. Mais je ne le voyais pas. Je ne connaissais pas encore la vrai nature des Hommes - notre vraie nature. Alors j'aimais, sincèrement et profondément. Je trouvais des étincelles dans leur iris là où il n'y avait que du néant. Sachez-le. L'amour est un mythe, tous comme les autres sentiments humains. Nous n'aimons que lorsque cela nous est utile. Nous ne sommes que des opportunistes, de simples individus qui maximisent leur utilité, égoïstes et parfaitement rationnels, comme le disait Adam. 

    Je revois les biens-pensants. Ces gens qui se pensent mieux que tous, et qui me faisaient volontiers la leçon, sans même se rendre compte que la tolérance qu'ils prônaient ne les habitaient pas. Je les revois avec leurs grands airs, à vouloir changer le monde, à souhaiter accueillir la misère du monde, éradiquer la famine, mettre fin à la guerre... mais pas à leur dépends. Ces gens dont les paroles ne sont jamais suivies d'actions, dont les bons sentiments ne servent qu'à mieux armer leurs détracteurs. "Comment, éradiquer la fin de le monde nécessiterait que mon revenu diminue ? Heu... Cela mérite réflexion.","Pardon ? Accueillir ses pauvres gens nécessiterait que je leur offre gîte et couvert ? ... Il fait très beau aujourd'hui, n'est-il pas ?". 

    Je ne serai plus de ceux-là. 

    J'avais choisis le vide. 


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  • Le regret. Ce goût amer dans ma bouche. Ce goût d'échec, d'erreur, de trahison. Ce sentiment furieux qui donne envie de changer le passé pour dominer le présent et jouir du futur. Mais cela est impossible. Il ne reste plus qu'à ravaler l'amertume, ravaler cette envie de revenir en arrière, et  continuer, calmement, à faire un pas devant l'autre vers le futur. Il ne reste plus qu'à pardonner, ou à tout laisser, pour prendre un nouveau départ. Mais jamais je n'oublierai les erreurs commises. Elles se rappelleront toujours à mon esprit, piquant d'une flèche mon cœur, amenant les larmes à mes yeux. J'aurai du le savoir. On n'abandonne pas ceux qui nous sont chers sans en payer les conséquences, une bonne vingtaine de fois. J'ai abandonné ma vie, ma région, ma famille, mes amis. J'ai abandonné mes racines, dans l'espoir d'une vie meilleure, d'une vie différente. J'ai basé ma vie sur un seul élément, unique et fragile. Mais lorsqu'il s'effondre, plus rien ne reste, hormis la douleur et le regret. Me pardonnerais-je ? 


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  • C'était une furieuse envie de m'enfuir, qui battait en moi. Une insidieuse lâcheté qui grandissait en mon sein. Je ne voulais pas perdre, je ne voulais pas échouer. La vérité, c'est ce que je n'avais jamais eu à me relever. Alors j'ai mordu ma lèvre aussi fort que possible, pour oublier cette peur qui m'envahissait, peu à peu. J'aurais voulu faire taire cette petite voix, mettre la tête dans mes bras, le temps que passe la tempête. Mais je ne pouvais que attendre, encore, que mon combat intérieur s'achève.

    "Tu ne réussiras pas, ne te fatigue pas." me répétait-elle.

    "Mensonge ! J'ai déjà réussi par le passé !"

    Mais mon manque de confiance dégoulinait de mes mots, nous éclaboussait, ma petite voix et moi.

    "Ton règne est fini, majore, acceptes-le."

    Et plus cette voix m'insultait, plus je plantais mes pieds dans le sol. Plus elle me suggérait de fuir, plus j'agrippais mon siège. J'aurai voulu crier, leur crier à tous que je n'abandonnerai pas, et que la perte d'une bataille ne me détruirait pas. Mais je savais que ma voix tremblerait, que mes yeux se brouillerait. Ce n'était pas eux que j'essayais de convaincre, mais moi.

    Et puis, sans que je ne m'en rende compte, la lâcheté a gagné. Elle a pris le contrôle de mon corps, étendant ses tentacules dans mes membres, me baîllonnant peu à peu. Sa noirceur m'a envahit, et mes jambes se sont mises à s'agiter, à courir aussi vite qu'elles le pouvaient, sans que je puisse les arrêter.

    Une fois de plus, j'avais fuit pour ne pas sombrer.


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  • Mes mains qui se crispent douloureusement. Ma gorge qui se serre, les larmes de rage qui m'assaillent, mon cœur qui se meurt à chacun de tes rires. Je voudrai te frapper, ne plus t'aimer, que tu me laisses à jamais. Je voudrai que tu meurs, que mes souvenirs disparaissent avec toi, et que je ne te vois plus. Mais ça ne marche pas comme ça. Alors je me contente d'attendre, dans le silence de ma chambre. D'attendre que le monstre qui sommeille en moi me laisse en paix, me laisse retrouver la raison qui ne me sert que rarement. J'attends simplement que l'amour revienne, et que tu t'excuses pour des crimes que tu n'as pas commis, simplement pour ne pas me perdre. Je voudrai être une autre, être différente. Mais je ne suis que moi, cabossée et blessée. Je ne suis que moi, ce monstre qui te torture, qui n'a de cesse de réclamer ton amour, ta tendresse et tes caresses, sans jamais les mériter. Je suis celle qui te demande tous ces efforts, tous ces sacrifices, simplement pour calmer ses névroses. Oui, je suis ce genre de monstre. Cet être fait d'égoïsme et de sensibilité maladive. Je suis cette chose qui a besoin d'être toujours protégée, rassurée, aimée, adulée pour exister. Je suis celle qui ne vis que dans tes yeux, que dans tes mots, que dans ton cœur. Mais je t'aime malgré tout, de tout mon être. Pardonne-moi, une fois de plus. 


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  • Un texte plutôt très différent des autres, que j'ai écrit suite à un rêve. Bref j'attends vos avis, je sais pas vraiment s'il y aura une suite ou pas. Pour l'instant je le laisse comme ça :). Et faites pas attention au titre nul ! 


     

    « Qu’est-ce qu’il se passe ? 

    – On va s’écraser ?

    – Ne pleure pas, chérie, tout va bien. »

    La rumeur de notre mort prochaine enflait peu à peu, parmi les passagers du vaisseau. La paranoïa ambiante n’était que renforcée par l’affolement apparent des hôtesses, qui entraient et sortaient du centre de commandement un sourire crispé sur les lèvres.

                      Pourtant, personne ne s’adressait à nous.

                      « Nous allons mourir. »

                      La jeune fille à mes côtés s’était retournée et me fixait de ses yeux mauves, si troublants. Son ton était posé.. Elle n’attendait pas une réponse. Elle partageait simplement son constat.

                      « Nous allons mourir. Pour vous. »

                      Je n’eu pas le temps de comprendre ses paroles. Un cri strident se fit entendre, et le vaisseau eut un violent écart. L’une des hôtesses fut projetée au sol violemment et nous hurla de nous cacher.

    Après, tout se passa très vite. Beaucoup se mirent à crier et tentèrent de se cacher sous leur siège, sans comprendre vraiment ce qui nous menaçait. D’autres allèrent frapper au centre de commandement, hurlèrent mille et unes insultes aux pilotes. Seules la jeune fille et moi restèrent à nos places, impassibles.

    J’avais le sentiment que c’était ce que je devais faire, que c’était ce qu’on attendait de moi.

    Les paroles de la jeune fille me semblaient logiques, évidente. C’était comme l’une des ces choses qu’une petite voix nous chuchotait à l’oreille, sans qu’on en ai conscience ou qu’on ne veuille l’accepter. Ils allaient mourir. Pas moi. Ils allaient mourir et j’allais survivre.

    Les cris autour de moi redoublèrent d’intensité tandis qu’une créature étrange sortait du centre de commandement, repoussant violemment les Hommes qui lui faisaient obstacles. Pourtant, je ne les entendais plus. J’étais captivée par la créature. Enorme, elle ressemblait à une sorte de grosse mouche, puissante et dangereuse. Ses yeux globuleux laissent entrevoir une intelligence inégalée. Ses mains, semblables à des pinces, tenaient par les cheveux la tête d’une jeune femme. Même cette vue ne me dégouta pas. Pire, elle me fascinait.

    La jeune fille à mes côté observait, elle aussi, admirative. Sa main se posa sur la mienne et elle me murmura « Bonne chance, princesse » avant de disparaître peu à peu, comme si elle n’avait été que dans mon esprit, depuis le début.

    D’autres créatures entrèrent. Si elles étaient moins impressionnantes que la première, elle n’en était pas moins efficace. Minutieusement, elles poursuivirent habilement le massacre des Hommes qui n’étaient pas encore ni mort de peur, ni décapités. Leurs cris étaient horribles, le sang tâchait les murs. Et je souriais, tandis que la première créature s’approchait de moi, la tête de la jeune femme se balançant entre sa pince au rythme de sa marche saccadée.

    Arrivée à ma hauteur, elle mis genoux à terre et s’inclina respectueusement, ce qui ne l’empêchait pas de me dépasser de plus d’une tête humaine.

    « Princesse… »

    Bien qu’il parlait ma langue, sa prononciation était sifflante, difficile, accompagnée d’un bourdonnement étrange.

    Il se redressa et m’observa, son iris noir confondu à sa pupille rivé sur mon visage. Il me semblait encore plus beau de près. Nous attendîmes ainsi, que les cris cessent et que les créatures se rassemblent autour de leurs chef, une tête à la main, mettant un à un genou à terre devant moi en me saluant à leur tour, respectueusement.

    Enfin, quand la dizaine de créature furent autour de lui, le chef se releva et attrapa mon poignet avec sa pince. La douleur me fit grimacer, si bien qu’il desserra son étreinte.

    « Nous devons partir, princesse. »

    Je hochai la tête et me levai, entourée de mes gardes du corps extraterrestres.

     

    © Gwénaëlle Collin, All Rights Reserved


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