• Humanité

    Le soleil brûle ma peau blanche, fragile. Je transpire sous sa chaleur étouffante. Mes cheveux sont trempés, et j’exhale une odeur forte de transpiration. Le sable crise sous mes pas, doucement. Quelques mouettes chantent, au loin. Mais il n'y a personne; pas un humain à l'horizon. Je ne vois aucun de ces corps affreux, aucun de ses êtres manipulateurs et vicieux. Il n'y a plus leurs mensonges, leurs sourires de façade, leurs tiraillements intérieurs, la méchanceté qu'ils ne savent réprimer. Non, les pantins ne sont plus là. Il n'y avait plus que le sable, le soleil, la mer et moi. Pourtant je ne me sens pas soulagée.

    La falaise approche, enfin. Je m'y assois, les pieds au-dessus de quelques mètres de vide, et je lève la tête vers le ciel. Et je repense à tout ces monstres, un par un, pour une dernière fois.

    Je revois ceux qui m'ont dit qu'ils m'aimaient, à de multiples reprises. De si nombreuses fois que c'en était une habitude. Dans leur bouche, ces mots ne voulaient plus rien dire. Ils prenaient tant de sens qu'un simple "Bonjour", marmonné du bout des lèvres, le regard vide. Mais je ne le voyais pas. Je ne connaissais pas encore la vrai nature des Hommes - notre vraie nature. Alors j'aimais, sincèrement et profondément. Je trouvais des étincelles dans leur iris là où il n'y avait que du néant. Sachez-le. L'amour est un mythe, tous comme les autres sentiments humains. Nous n'aimons que lorsque cela nous est utile. Nous ne sommes que des opportunistes, de simples individus qui maximisent leur utilité, égoïstes et parfaitement rationnels, comme le disait Adam. 

    Je revois les biens-pensants. Ces gens qui se pensent mieux que tous, et qui me faisaient volontiers la leçon, sans même se rendre compte que la tolérance qu'ils prônaient ne les habitaient pas. Je les revois avec leurs grands airs, à vouloir changer le monde, à souhaiter accueillir la misère du monde, éradiquer la famine, mettre fin à la guerre... mais pas à leur dépends. Ces gens dont les paroles ne sont jamais suivies d'actions, dont les bons sentiments ne servent qu'à mieux armer leurs détracteurs. "Comment, éradiquer la fin de le monde nécessiterait que mon revenu diminue ? Heu... Cela mérite réflexion.","Pardon ? Accueillir ses pauvres gens nécessiterait que je leur offre gîte et couvert ? ... Il fait très beau aujourd'hui, n'est-il pas ?". 

    Je ne serai plus de ceux-là. 

    J'avais choisis le vide. 

    « Comme un air de regrets"Textes non retravaillés" »

  • Commentaires

    4
    Jeudi 24 Décembre 2015 à 00:59

    Ton texte reflète bien la facette la plus noire de notre société et je pense que ce que ressent ton personnage peut parler à chacun de nous... Qui ne pense jamais cela quand il déprime ? Même s'il ne s'agit pas de cela dans ton texte, j'espère que tu as une vision un peu plus gaie de temps en temps, il y a encore des gens sincères, prêts à faire beaucoup de sacrifices pour changer les choses... Ce qui ne les empêche pas d'avoir d'autres défauts peu reluisants mais justement, nous sommes humains, pour le meilleur et pour le pire !

    A part cela ton texte est bien écrit (je vais me lasser de le dire !) et transmet à merveille le malaise du personnage.  Bon sujet invitant à la réflexion, peut-être à éviter pour les soirs de déprime ;)

      • Jeudi 24 Décembre 2015 à 10:27

        Ne t'inquiète pas, j'aime me focaliser sur un seul aspect dans mes textes, parfois.

        Mais je n'en oublie pas moins les autres ! 

        En tout cas, merci de ton passage et de tes compliments !

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    3
    Vendredi 2 Octobre 2015 à 20:50

    Hé ben, tu as une vision des gens assez négatives à ce que je vois.  Il y  a un petit côté de vérité qui ressort bien et qu'on connait tous plus ou moins, donc, facile de se reconnaître dans la lecture. ça donne donc envie de lire ^^  Et j'aime beaucoup ta dernière phrase sinon... ^^  Et celle-ci aussi d'ailleurs, "Je trouvais des étincelles [...] néant." Tu es douée pour les jolies phrases c'est ce que je peux te dire. ;)  

    Globalement, ton texte à un bon sujet, vraiment. Et je n'arrive pas à te trouver des erreurs de syntaxes ou quoi que ce soit... C'est parfait. ^^ 

      • Mercredi 14 Octobre 2015 à 18:17

        Ce n'est qu'une facette de moi, c'est pas nuancé ni rien. D'où le côté "fictif" des textes retravaillés. C'est plutôt moi, mais dans un contexte particulier qui fait que seul un aspect de ma personnalité ressort et emporte le reste. Et ça donne les "Comme un air de regret", "Lâcheté" et autres "Humanité" ;) 

        Merci pour ton commentaire à propos des jolis phrases, mais de ce point de vu-là, tu n'as rien à m'envier, ce serait plutôt le contraire... 

        Et par dessus tout, merci du passage, de la lecture et du commentaire ! 

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