• Concours n°1 - Texte n°1

    Réveil de frayeur 

     

    Les tics et les tocs qui se percutent inlassablement viennent couper le fil de mon sommeil.

    Le réveil est difficile. Mes yeux s’ouvrent sur une pièce blanche, ma chambre? Je reste immobile et jettent des regards autour de moi. Non, je ne crois pas, je ne crois pas ou enfin, ce n’est qu’une supposition de ma conscience encore engourdie. Ma tête se réveille lentement…
    Je lance un regard sur ce qui m’entoure, des sièges bleus, alignés contre chaque mur, une salle d’attente? Il n’y a pas beaucoup de monde, mais la simple présence de ces quelques personnes suffisent à m’oppresser.
    Il y a les aiguilles de ma montre qui continuent leur rythme sonore dont la vibration parvient à résonner jusque dans mon ventre. Tic, toc.
    Puis il y a ce silence désagréable qui règne, et le visage de ces inconnus que j’ai à la fois peur et envie de regarder, tout semble avoir été programmé afin de m’intimider.

    Différentes questions sorties de nul part prennent place et n'hésitent pas à se bousculer brutalement:
    Comment suis-je arrivé ici ? Qu’est-ce qu’y va se passer? Où suis-je très exactement ? Qui sont ces inconnus qui font des vas-et-viens comme des machines robotisés à travers la salle passant une grande porte ? Que cache cette porte d’ailleurs? Et surtout, mais surtout… Pourquoi suis-je ici ?

    J’ai peur. Peur de ne pas savoir répondre à ses questions, peur d’oublier de m’en poser même, et surtout, mais surtout... Peur de chacune de leurs réponses.  Je tente tout de même de trouver des morceaux de raisons à ce taux d’anormalité, je tente de me souvenir comment suis-je arrivé ici… Rien à faire. Je suis comblé par quelque chose qui n’existe pas, le vide.

    Des voix. Je commence à entendre des voix… Des noms, oui, des noms qui se succèdent les uns les autres au rythme des pas de ces inconnus qui chacun leurs tour passe une grande porte qui m’effraie. Ils en ressortent les quelques minutes suivantes. Leurs visages sont neutres et je n’arrive à y percevoir la moindre silhouette d’une quelconque émotion.  En effet, ils sont comparable à des robots…

    Une voix. J’ai cru percevoir une voix. Une voix qui prononçait mon nom. Tout d’abord, je me dis que c’est impossible, ensuite je ne chercha pas à réfléchir et instinctivement mon regard s’est dirigé vers sa provenance. Une personne habillée d’une longue blouse blanche semble me fixer. Mes yeux changent de direction très rapidement et mon corps s’alourdit sur la chaise. Mes mains deviennent moites et je sens ma tension progresser à vive allure !
    Ensuite j’avale quelque goutte de salive, provoquant une sorte de « Gloups » assez bruyant pour un départ droit vers mon estomac qui lui tourbillonne et se fige dans tous les sens…  La douleur est de plus en plus intense et me donne envie de vomir.  La pièce tourne. Tel est la procédure…
    L’angoisse et le stress, une pincée de peur, forment un mélangent dont le goût m’offre de fortes montées de chaleurs.
    Je finis par sentir  mon cœur se débattre fortement comme s’il voulait s’évader de mon corps qui ne cesse de l’enfermer.  
    Puis, finalement, sans réflexion, de quelques mouvements rapides, je suis allé droit à ma condamnation : j’ai suivis cette personne jusque franchir la fameuse porte. A partir de ce moment précis, je savais que je ne pouvais faire de retour en arrière, le médecin m’escorte.

    Tout devenait subitement flou. Les formes autour de moi deviennent troubles et disproportionnées. Pourtant il n’y a plus aucun doute sur le lieu où je me trouve actuellement : un hôpital. Le peu de couleurs présentes virevoltaient et dansaient avec le son de mes pas qui agissaient comme des échos à travers un long couloir. Impossible de le définir, mes neurones établissent quelques manœuvres ajustées afin de devenir infirmes.
    En fait, je crois que je suis en train de perdre le contrôle de moi-même… 
    Une tape sur l’épaule me fit sursauter. Le médecin me place une grande feuille dans les mains puis me dit d’une voix misérable,  à peine audible :
     « A la vue de vos derniers résultats, il ne vous reste plus que deux mois ».

    J’ai l’impression d’avoir été une cible. Touchée par un choc assommant, entraînant mon petit mal en point en état semi-comateux. De nouveau la peur me saisit et me pousse brutalement, je tombe de haut. Chacune de mes dernières pensées se plongent dans un néant dans lequel elles noient leur sens tour à tour :
    « J’aurai aimé que ceci soit une blague, mais le monde n’a pas l’air de beaucoup en rigoler. Il est comme moi, il est peureux. Non, il n’a pas peur de mourir, mais peur de ne rien laissé de bien derrière lui. Peur de ne laisser de lui que la trace de mauvais souvenirs, je le sais. Je le connais plutôt bien, depuis 16 ans très exactement. Je ne vais pas dire que je sois très amis avec lui, mais il n’a plus aucun secret pour moi… Lui aussi, est devenu une machine. »

    Contrairement à ce que l'on aurait pu imaginer, ce ne sont pas mes larmes qui se sont écoulées, mais mes dernières forces... Je sens mon corps s’écrouler sous un poids que je ne connaissais pas auparavant. Sous un poids pesant mais léger à la fois. Quelque chose de désagréable mais supportable. Puis je vois, je vois simplement une étendue de noir, impossible d’y déterminer une profondeur. Impossible d’y percevoir une minime sortie ou alors une piètre lueur désormais de là où je suis.



    Les tics et les tocs qui se percutent inlassablement viennent couper le fil de mon sommeil. Éclairés par quelques rayons de soleil, mes yeux s’ouvrent  doucement sur une pièce blanche. Ma chambre? On dirait bien ! Hé ! J’ai retrouvé mon lit !! Tout ce scénario n’était donc qu’un simple mauvais rêve ?! C’est vrai qu’aussi, je ne me rappelais plus comment j’étais arrivé dans cet endroit morbide...Ce que je suis rassuré d’un coup! Bon allez, go au petit déjeuner ! A peine le pied posé sur le sol, je sens une matière que je connais bien. Sous mon étonnement, je baisse la tête: Le papier, le papier du médecin.

     


    Sans l’ombre d’une quelconque émotion sur le visage: « Gloups ».
     


     

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  • Commentaires

    3
    Dimanche 21 Juin 2015 à 15:49

    Super, n'hésitez pas à voter si ce n'est pas déjà fait :) 

    Merci de vos visites ! 

    2
    Dimanche 21 Juin 2015 à 14:04

    J'adore ce texte!

    1
    Dimanche 21 Juin 2015 à 13:19

    C'est ce texte que je préfère entre les trois textes proposés ! Cette ambiance mystérieuse et les questions que le narrateur pose m'a complètement captivé x)

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