• En réalité, ce texte a été écrit fin 2014. Je suis retombée dessus ce soir, en tentant de trier le bazar dans mon dossier d'écriture, et j'ai relu ce texte. Et je me suis rendue compte qu'il me plaisait. J'espère que ça sera également le cas pour vous, j'attends vos avis. (Et pour le titre , c'est pareil que pour "L'insecte". De toute façon je suis nulle en titre.)


     

    C’était une grande dame, ma mamie. Personne n’en a jamais douté. Je la revois se vêtir de ses plus beaux habits – ses « habits du dimanche », comme elle disait – pour m’accompagner à l’école, certains jours où mes parents étaient trop occupés. Je sens encore son bisou sur mon front, sa main qui s’agite dans mon dos pour me saluer. Elle était ridée, sa main. Comme le reste de son corps, par ailleurs. Comment aurait-il pu en être autrement ? Elle avait soixante-dix ans ma mamie. Quatre-vingts peut-être. Mais son âge ne l’avait jamais inquiétée. Je me souviens lui avoir demandé pourquoi elle n’avait pas peur de vieillir, pas peur de la mort qui nous guette à chaque pas, qui attend le moment propice pour nous emporter avec elle, loin de ceux qu’on aime. Elle m’avait répondu, avec son calme habituel, que sa vie avait été belle, et qu’elle n’avait rien à regretter. Elle m’avait répondu qu’elle avait vu grandir ses enfants, puis ses petits-enfants, et que beaucoup n’avaient pas cette chance. Alors, elle attendait calmement cette grande faucheuse dont tout le monde parle, sans regret ni rage. Dieu, que je l’avais admirée, ma grand-mère ! Qu’elle était forte et admirable ! Elle n’avait jamais prononcé un mot plus haut que l’autre. Son caractère semblait incroyablement lisse, ses sautes d’humeurs inexistantes. Elle ne se permettait aucun relâchement. Même dans ces derniers moments, elle avait su rester forte et élégante. Elle m’avait soutenue, avait séché mes larmes, alors que c’était elle qui se trouvait dans ce lit d’hôpital, branchée de tous côtés. Pas une fois, je ne l’avais vu pleurer. Pas une fois, elle ne s’était plainte de la douleur, de la nourriture, du mauvais temps, comme la plupart des personnes de son âge, devenues aigries et solitaires. Non, ma grand-mère s’accommodait de chaque situation, avec le même sourire sincère. Même dans la mort, son sourire était restée figé sur son visage, à jamais gravé sur ses traits, preuve de son indiscutable supériorité. Et je m’effondrais, genoux à terre face à son cercueil. Seulement, cette fois-ci, personne n’était là pour me relever. Seul ce sourire glacé répondait à mes pleurs.

    © Gwénaëlle Collin, All Rights Reserved


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  •             Elle se baisse et cueille délicatement le coquelicot près du banc. Sa petite fille, à ses côtés, ne rate pas une seule seconde de son action. Puis, se redressant, elle se retourne vers elle et désigne la fleur à la couleur éclatante :

                « Connais-tu le nom de cette fleur, Jade ? »

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  • La tempé-tueuse

     

              La tempête fait rage. L’île donne l’impression de dériver sous la puissance des vagues qui s’écrasent sur ses rochers. Le manoir, au centre, me paraît toujours aussi majestueux et inébranlable, subissant la fureur des éléments avec bravoure et témérité.

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  •             J’avais neuf ans quand on m’avait offert mon premier journal intime. C’était un petit carnet à la couverture rouge et douce, avec en haut au centre, écrits en lettres dorées, deux petits mots qui me faisaient rêver : « Journal Intime ».

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  •     Nobodyelse m'a demandé une critique de son texte, « Tremble ». Je base mes analyses sur trois axes, comme d’habitude: la forme du texte, le fonds du texte et enfin le style.

     

    • Forme du texte :

    - Des paragraphes de différentes tailles plutôt courts et un texte aéré.

    - Quelques fautes d'orthographes ça et là.

     

    • Fonds du texte :

    - Ton texte est court, l'histoire peut sembler étrange mais, pourquoi pas ? C'est vrai que c'est plutôt difficile de se mettre à la place du personnage quand on a pas connu ce genre de manifestations physiques (convulsions...) mais tu nous fait découvrir de nouvelles choses, un nouvel univers, et c'est plutôt agréable :)

     

    • Style :

    - Un style plutôt simple et agréable, on voit la scène qui se déroule sous nos yeux, on devient ton personnage.

    - Les répétitions sont très sympathiques, on se sent sombrer dans l'état du personnage.

    - Quelques maladresses à mon sens :

              "sortir un soupir d'aise" l'expression "sortir un soupir" me gêne un peu, ça alourdi un peu ta phrase et c'est pas forcément joli.

              "Le dos est pratiquement trempée" Pourquoi "le dos" ? Pourquoi pas, "mon dos" ? Ça pourrait être une bonne idée de parler des parties de son corps sans le possessif, pour montrer une dernière distance, mais dans ce cas je l'emploierais avec chaque parties et non seulement le dos.

     

    CONCLUSION : Un texte alléchant au style simple et efficace, très visuel et intrusif. On aime le côté étrange et unique de ton texte, le fait de se mettre à la place du personnage. On aimerait également en savoir plus sur ton personnage. Un texte à lire !

     


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