• Bonjour ! 

     

    Je voulais vous parler de mon premier job, simplement parce qu'il occupe la majeure partie de mon temps de cet été, et donc qu'il éclipse pas mal l'écriture. Et qui sait, cela pourrait vous intéresser ?

    J'ai commencé à déposer des CV vers janvier, d'abord à Rennes, mais aussi dans d'autres villes bretonnes. Le but étant de trouver un job oui, mais dans la même ville de mon petit-ami. Finalement, on a été pris tous les deux... dans un abattoir de poulet. Je revois encore la tête de ma famille quand je leur ai annoncé: moi, qui a s'évanouit à la vue du sang ? moi, si sensible, travailler dans une usine... de la mort ? Ça m'a effrayée, au début. Mais j'étais si heureuse de trouver un emploi, avec mon copain, quand nombre de mes amis se retrouvaient sans rien pour les vacances.

    J'ai commencé le 6 juillet, il y a deux semaines donc. Les semaines sont dures: plus de 7 heures de travail par jour, donc 2 fois 15 minutes de pause. Du travail à la chaîne, intellectuellement non stimulant. Commencer avant 5 heures du matin une semaine sur deux, et finir à 12 heures. Commencer à 12 h l'autre, et finir à 20 heures. La première semaine, ou j'étais du matin, on faisait une sieste de 2 heures par après-midi et on se couchait à 22 heures maximum. Autant dire qu'il restait peu de temps libre, et que j'étais trop crevée pour faire quoi que ce soit. La deuxième semaine était plus facile. Se lever à 9 heures, surtout. 

    Finalement, ça reste une expérience enrichissante. Pour mon CV, déjà. Et pour ma compréhension du fonctionnement des usines, et des autres. Je ne peux que respecter ces femmes et ces hommes qui passent 20 ou 30 ans de leur vie à faire le même métier uniquement physique, qui soumettent leur vie à des machines dont ils doivent suivre la cadence infernale. Ça m'a aussi permis de mûrir. Je vois chaque jour les conséquences de mon alimentation. Je fais le sale boulot qu'on délègue aux autres, celui qui provoque la mort de près d'un demi-million de poulet par jour dans cette usine. Je me sens moins lâche, au fond. Je ne ferme plus les yeux. 

    Voilà pour cet article, qui je l'espère vous aura intéressé. N'hésitez pas à réagir et à poser vos questions. 

     

    Gwénaëlle.


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